Nous avons sacrément remonté et oui, on pense au retour. On s’arrête à Meknes qui est méconnue des touristes qui vont plus facilement à Fès qui n’est qu’à 60km. Dans nos précédents voyages, nous nous sommes déjà arrêtés à Fès alors là, on choisit Meknès.
Pas de camping à Meknès aussi on stationne au parking face à la faculté des sciences et on prend un petit taxi qui nous dépose place El Hedim. C’est la place centrale de Meknès.
Un petit rappel sur Meknès qui est la 5ème ville du Maroc dont les quartiers historiques sont inscrits à l’Unesco. C’est aussi une des quatre villes impériales. Autour de la ville impériale : 25km de remparts impressionnants jusqu’à 4m d’épaisseur et un total de 45km de remparts entre la médina et la ville impériale. En fait, on passe entre 2 rangées de remparts qui protégeaient la ville et lorsque l’ennemi était entre les deux, on fermait les remparts extérieurs et on pouvait les tuer à qui mieux mieux.
La médina est fortifiée et a été bâtie au XIèS, L’entrée de la médina se fait par la place El Hedim qui a été crée par Moulay Ismaïl qui a détruit une partie de l’ancienne médina. D’ailleurs, el hedim veut dire décombres. D’un côté, la médina, de l’autre, la superbe porte Bab-Mansour qui fait la liaison avec la ville impériale.
Nous allons d’abord côté médina et son marché, l’un des plus beaux marchés du Maroc avec des étals d’épices, d’olives, de fruits secs, de pâtisseries puis l’allée aux poules et aux moutons. On a rien goûté, ni aux pâtisseries, ni aux olives ni aux fruits secs…
et on n’a pas acheté non plus de poules car elles sont vendues vivantes….
Du marché, on passe aux souks, très bien conservés et authentiques car ce n’est pas le bazar à touristes. Les plafonds ont été restaurés et sont tout en bois
Dans ce dédales de ruelles, on y vend de tout : des gamelles faites sur place, tout pour le mariage….
on tombe sur une maison d’hôtes marocaine qui fait des repas : une bonne adresse à retenir pour les routards de passage. D’ailleurs, Kenza nous a confirmée être dans le Routard 2013 et nous a indiqué avoir gagner une médaille de Bronze.
On s’est régalé d’aubergines farcies et d’une pastilla succulente.
J’apprends la fabrication des petits boutons que l’on trouve sur les djellabas : ça se fait juste avec une aiguille à broder mais pas besoin de vous dire qu’il faut un sérieux coup de main….
L’après-midi, nous l’avons consacré à la ville impériale mais dommage plus de batterie dans l’appareil photo. C’est Moulay Ismaïl qui est passionné de construction et qui a pour modèle Louis XIV et oui…. Moulay Ismaïl régna de 1672 à 1727. Il avait demandé la main d’une fille de Louis XIV mais quand il a apprit que Moulay Ismaïl avait un harem de 500 femmes, il a refusé ce mariage. Nous avons pris une calèche pour la visite de la ville impériale. Nous passons par la porte Bab-Mansour l’une des portes d’entrée et certainement la plus belle. Ce serait l’œuvre d’un chrétien renégat et symbolise la toute puissance du sultan.
Nous avons commencé par le très beau mausolée de Moulay Ismaïl construit en 1703. Les non-musulmans peuvent pénétrer dans les 3 premières salles et dans la cour mais pas dans le sanctuaire proprement dit. Qu’importe c’est très beau. Du stuc partout, de très belles céramiques.
Dans le sanctuaire, il y a paraît-il 4 horloges comtoises que Louis XIV auraient fait cadeau à Moulay Ismaïl lorsqu’il a refusé la main de sa fille. Sa majesté, Mohamed VI est un descendant de Moulay Ismaïl.
On passe devant le pavillon des Ambassadeurs comme son nom l’indique, c’était le pavillon où Moulay Ismaïl recevait les ambassadeurs étrangers lors des échanges de rançon. Contre la muraille, un escalier descend à la prison des chrétiens. Notre guide nous confirme que la prison s’étendait sous toute la surface de la ville impériale. Les prisonniers de toute nationalité servaient d’esclaves à la construction des palais.
Nous nous arrêtons visiter les greniers à grain : Hri Moulay Ismaïl. C’est un gigantesque bâtiment avec des murs de 4m d’épaisseur. C’est ici qu’étaient entreposées les récoltes pour les mettre à l’abri de toute convoitise des ennemis. Il faut rappeler et c’est toujours vrai de nos jours que Meknès est une région très fertile : grandes plaines de blé, avoine, orge, cultures maraîchères, vignobles, orangeraies et olives. Derrière le grenier, il y avait les écuries royales : 12000 chevaux ! Tout était dans la démesure : 500 femmes, 1000 enfants, 50 000 esclaves, 12000 chevaux de guerre…..Le tremblement de terre de 1755 les a détruites mais il reste une enfilade de 3000 piliers impressionnante. Au pied des écuries, le bassin d’Agdal a été construit pour impressionner notre princesse française.
Aujourd’hui, les amoureux viennent ici et les mariés font leur photo de mariage…Dans notre promenade, nous aurons passé plusieurs autres portes, les unes toutes simples, les autres décorées de céramique.
On passe devant le palais royal. Dans son enceinte, l’ancien palais de Moulay Ismaïl tombe en ruine mais on ne peut pas visiter. En face du palais royal, une petite porte donnait accès aux logements des anciens esclaves : 50000 durant le règne de Moulay Ismaïl..
Moulay Ismaïl avait trouver une bonne solution pour pacifier le pays et soumettre les rebelles : il créa une armée d’élite avec des esclaves noirs d’Afrique et les entraina pour devenir de grands guerriers. Les enfants de ces esclaves étaient à leur tour enrôlés dans l’armée. On dit que de 16000 hommes au départ, à sa mort 55 ans après, son armée comprenait plus de 150 000 hommes.
Coucou nicole