Tout, tout, vous saurez tout sur le café colombien.
Nous sommes dans la région du café, le département de Qindio. La Colombie est le 3ème exportateur de café au monde. Toute la région ne vit que du café et il y a 200 fincas sur la « zona cafetera » il faut dire que nous sommes à 1800m d’altitude et le caféier aime l’altitude, la chaleur et la pluie.
Nous croisons des Jeeps et encore des jeeps : on y transporte les sacs de café, les enfants pour l’école mais elle sert aussi de taxi enfin bref, c’est la voiture par excellence. Des jeeps, il y en a de toutes les couleurs, de tous les modèles de la plus récente à la plus ancienne.
Pour rejoindre la finca Playa Verde tenue par les français Sandrine et Vincent, nous prenons un chemin depuis Filandia très étroit. En route, on croise un camion, des jeeps et un second camion qui nous accroche la lampe extérieure et qui pendant une bonne demi-heure fera des manoeuvres autant infructueuses que délicates (pour notre camion) pour nous croiser.
200m avant d’arriver, plus d’embrayage mais on parvient non sans mal à se garer chez Sandrine et Vincent.
Ils ont acheté leur finca il y a 7 mois. Après 2 ans de voyage en Amérique du Sud, ils sont tombés amoureux de la région et ont décidé de s’y installer. Ils sont maintenant producteur de café ! Nous saurons bientôt tout sur le café et par la même occasion, vous aussi !
Dans des pentes abruptes poussent les caféiers. Des bananiers les protègent du soleil, ça fait donc 2 productions à s’occuper et comme c’est une petite finca, Sandrine et Vincent ne chôment pas même si Carlos, leur cueilleur, les aide.
En Colombie, il y a 2 récoltes importantes mais on ramasse les cerises de café toute l’année et en raison du climat, la floraison est presque continuelle. Les cerises sont cueillies à la main tous les jours et rouges, elles sont à maturité et c’est l’excellence.
Carlos dans les bonnes journées ramasse 140kg de cerises. En pleine récolte, 5 autres cueilleurs viennent prêter mains fortes. Vincent et Sandrine n’arrivent pas encore à égaler et de loin Carlos ! La force de l’habitude.
Seulement après, commence le processus de fabrication. Les cerises sont mis dans une machine qui les casse et on recueille le grain qui doit être bien vert.
Ces grains sont mis en maturation entre 12 et 24h. Les grains sont poisseux, c’est le miel. Il faut lavés les grains puis les séchés. Les grains abimés, cassés, plus secs sont mis à part et seront vendus pour le café de moindre qualité.
Lorsque les séchoirs sont pleins comme actuellement, les grains de café sont vendus « humides » et sont mis en sacs. Ils sont tous les jours ou 2 jours descendus à Filandia pour y être vendus mais il est préférable de les faire sécher car le prix de vente sera plus important.
A la fin du processus du séchage, il faut encore trier les grains, écarter ceux abimés ou cassés .Sandrine et Vincent font torréfier une partie de leur production et aimeraient vendre davantage en direct et principalement vers la France pour accroitre un peu les bénéfices car l’exploitation est petite, par contre, ils jouent sur la qualité de leur produit. Il y a encore l’ensachage du café, il est vendu moulu ou en grains. Ils ont aussi décidé de faire une production « bio » sans produit chimique. Pour l’instant, ça marche. Le résidu des cerises est récupéré pour servir d’engrais aux bananiers.
Ils ont aussi plein d’idées pour optimiser le travail : changement du lieu des machines, récupération des eaux, agrandissement des séchoirs et modification de la table de tri.
La torréfaction du café est très importante et ça c’est un autre métier. On le grille et là, les odeurs et les arômes du café ressortent, c’est ce qui fait la qualité et le goût du café !
Quand on voit le travail pour faire un bon café, je crois que plus jamais, dans les rayons de nos centres commerciaux, je ne trouverai le café trop cher !
Mais revenons à la finca. Vincent est en panne avec sa jeep, nous, il nous faut du liquide pour l’embrayage bref la journée de mercredi commence par de la mécanique. Gérard part donc avec Vincent en début d’après-midi en jeep-taxi pour vendre le café et acheter le liquide.
Jeudi matin, nous prenons la jeep pour aller à Filandia. C’est un gros village comme on les aime : typique, traditionnel et animé. Les maisons sont superbes, à un étage et peintes de plusieurs couleurs. C’est gai et chaleureux ! Les colombiens sont aussi très avenants et toujours souriants.
Nous avons déjeuné dans un super restaurant. Retour en jeep à la finca.