L’Adrar se situe au milieu de la Mauritanie et sa capitale est Atar. L’Adrar est connu : le Dakar passait régulièrement sur ces fabuleuses pistes de sable mais aussi de pierres et de roches noires.
Nous vous avons laissé à Nouadhibou pour partir vers Atar par la piste du train. Au dernier moment, les Bigtoys n’ont pas voulu la faire, nous sommes donc partis seuls.
Arrivés à BouLanouar , le vent s’est levé comme presque tous les jours. Nous avons dégonflé les pneus du camion, demandé les renseignements sur l’état de la piste. On nous a répondu qu’avec ce vent fort depuis 15 jours, la piste est effacée mais surtout le vent a ramené du sable fin. On s’y risque tout de même mais après plusieurs kilomètres, le vent a formé des dunes le long de la voie ferrée et on n’arrive pas à passer : on essaie en 3 fois sur des pistes un peu différentes mais le camion ne passe pas : le sable est trop mou et nous sommes très lourd et surtout nous sommes seuls donc nous prenons la sage décision de faire demi-tour et de prendre la route pour aller à Atar. Nous sommes un peu déçus mais c’est comme ça.
50km après Chami, nous prenons la route de Bennichab et dormirons près des gendarmes à un poste de surveillance de l’entrée de ville.
L’Adrar est la région la plus visitée et fréquentée par les touristes : elle possède des joyaux comme Ouadane et Chinguetti les 2 villes inscrites à l’Unesco pour la richesse de ses bibliothèques en plus la région est superbe entre ses ergs de sable et ses regs de cailloux.
Nous sommes à Atar, ville sans grand intérêt mais c’est d’ici que nous avons RDV avec Ali et c’est d’Atar que parte les randonnées raid en 4×4 ou les méharées en dromadaires et si vous êtes courageux, il est même possible de faire des treks.
Nous visitons la ville, son marché artisanal et son souk. Les mauritaniens sont fier de dire que Jacques Chirac est venu à Atar et à visiter la région, nous l’avons entendu des fois et des fois….C’est aussi d’Atar qu’arrive le vol des touristes du dimanche pour faire du 4×4, des randonnées en méharée ou du trekking. Pour l’heure, nous n’en verrons pas beaucoup.
Avec Ali, nous organisons nos 2 prochains jours. Nous laisserons Oracle au camping-auberge Mer et Désert et nous partirons 2 jours en 4×4.
Départ 8h avec Ali et Sidi, nous arrêtons pour faire des achats : bananes, viande de chameau, dates…puis route vers Chinguetti. Même avec un guide, il nous faut les fameuses « fiches ».
Nous passons la redoutable passe d’Amogjar, passe redouté par les pilotes du Dakar mais avec Sidi, pas de problème, c’est un virtuose du volant comme tous les hommes du désert et connait les pistes par cœur : pas besoin de GPS ;
nous prenons le thé aux peintures rupestres et si, au Maroc, le thé doit être versé dans la théière 3 fois avant d’être servi ici c’est tout un cérémonial : le thé doit moussé donc on le verse 1 fois puis 2 fois et 3 fois mais comme ça ne mousse pas assez ce sera 4 voir 5 ou 6 fois. Le thé est sucré mais pas trop et très agréable. On le boit dans de minuscule verre et ça toute la journée.
Chinguetti est la capitale spirituelle, elle a été crée au XIIème siècle, Chinguetti c’est aussi la 7ème ville de l’Islam. Nous sommes attendus dans une des bibliothèques privées. Le maître des lieux, ancien professeur à Nouakchott nous présente les corans avec de très belles enluminures un peu comme nos anciennes bibles.
Dommage, ces livres vieux de plusieurs siècles sont en vrac dans des boites d’archives pour les uns ou dans une armoires pour les autres : les feuilles sont abimées, arrachées heureusement le temps secs du désert permet leur conservation.
Nous parcourons l’ancienne ville qui est partiellement ensablée et découvrons la mosquée qui a été rénovée mais je n’ai pas pu rentrer : les femmes ne rentrent pas dans une mosquée sauf pendant la période du ramadan et encore derrière les hommes et comme c’était l’heure de la prière Gérard n’a pas pu non plus. L’architecture de la ville est en pierre sèche et nous allons déjeuner dans une auberge du plus beau style mauritanien.
Déjeuner d’un sauté de dromadaire avec des frites. On mange souvent des frites en Mauritanie et elles sont bonnes.
Nous repartons sur les pistes et longeons les montagnes du Zarga et arrivons à la palmeraie de Mhaireth : ce sera notre bivouac de ce soir sous une tente berbère.