Nous sommes partis d’Akka pour Imaoun par les pistes. Nous traversons des villages authentiques. La région d’Akka et le djebel Addanna avaient des gisements de minerai de cuivre et d’argent qui ne sont plus, depuis la fin du protectorat, exploités d’ailleurs les montagnes sont gris-vert, la piste est très bonne puis nous arrivons sur des roches de grès et d’ardoises.
Le décor est très beau.
Les 6 derniers kilomètres pour atteindre le site d’Imaoun ne sont pas faciles : on traverse 3 oueds. Le site des gravures d’Imaoun est le plus grand répertorié au Maroc, il a été découvert par A. SImoneau et une étude signale que plus de 700 gravures ont été relevées. Des gravures de bovidés mais aussi de figures géométriques.
Pour trouver les gravures, nous avons les points GPS donné dans par Gandini mais une fois arrivés sur le point, nous avions une grande falaise de grès. Après avoir déjeuner d’un carré d’agneau au barbecue, nous avons grimpé 400m de caillasse sous 30°, enfin on les trouve.
Sur un plateau en bord de falaise sur 70m de long et 3m de largeur, on découvre les gravures. L’état commence à se dégrader sérieusement : le grès et la falaise se délite et la falaise s’effrite. Les motifs sont moins marqués dus à l’érosion de la pierre.
Dans toute la région, on peut voir des gravures rupestres. Faut-il s’en donner les moyens car forcément elles ne sont pas en bordure de route, il faut crapahuter pour les voir mais on peut voir toutes sortes de bovidés, des éléphants et même des autruches ! Donc il y a 6 ou 7000 ans, dans cette partie du monde, il y avait des éléphants et des autruches. (des autruches on le savait car je vous rappelle que ce sont à causes des belles dames françaises des années 1900 que les autruches ont été exterminées pour leur plume)
Le soir, nous sommes arrivés à Tata qui est une ville de garnison mais aussi une très jolie ville rose dans une palmeraie et c’est ici aussi la porte sur le désert du Sahara. Il pleut très rarement à Tata et il fait très chaud.
Nous avons loué un taxi pour visiter Agadir-Lehna, un petit village au nord de Tata. C’est encore un ancien village en pisé mais de plus en plus on abandonne les maisons traditionnelles en pisé pour les construire en parpaings mais on garde toujours le ravalement couleur ocre. Le charme n’est plus le même mais le confort pour les habitants n’est pas le même non plus. En plus il y a certainement moins d’entretien avec le parpaing qu’avec du pisé. Selon les régions et selon les tribus, les costumes sont différents. Ici, les femmes portent une jupe blanche. Les jupes bleues sont portées par les femmes berbères.
Le gardien de l’eau nous montre l’horloge à eau appelée « tanast ». La source Ain Affra irrigue les cultures mais c’est le responsable de l’horloge qui réglemente l’irrigation. Chaque matin, le responsable décide du temps d’irrigation et c’est le gardien de l’horloge qui fait respecter les décisions.
L’horloge est composée d’un chaudron d’eau et dedans il y a un bol percé qui se remplit en 42mn et coule. C’est le temps imparti pour l’irrigation d’une parcelle ou d’un secteur pour environ de 200m3 d’eau.
Le gardien fait un nœud et note la parcelle arrosée très précisément. A ce moment précis où la coupelle coule, on ferme les canaux d’irrigation de la parcelle arrosée et on ouvre d’autres canaux pour les prochaines parcelles. Ce système marche toujours actuellement et le gardien nous a tout expliqué et était ravi de faire la photo souvenir.
Détour par la Zaouia où l’on vient étudier le Coran mais c’était fermé. Zaouia veut dire « le refuge de paix ».
C’était un très grand centre mais aujourd’hui il ne reste plus grand chose. Un cimetière entoure la zaouïa.
Nous partons pour le Mellah de Tazzert qui est un ancien village juif qui a été abandonné. Il est situé sur un escarpin rocheux et l’ensemble est saisissant. Au pied, la palmeraie est encore exploitée.
Notre chauffeur nous montre des pièces d’origine juive qui servaient de monnaie dans le mellah