Nous avons passé la frontière mercredi matin. Frontière commune entre le Chili et le Pérou, très organisée avec chiens et service sanitaire….pas la pagaille de la frontière Bolivie-Pérou.
Heureusement, nous avons été cherché le formulaire pour la douane que nous avons payé 1,5€ au terminal des bus, nous avions lu l’info sur Ioverlander, nous en avons profité pour acheter l’assurance pour le camion celle du Mercosur ne fonctionne pas. Là aussi, on l’achète dans une boutique de téléphone au terminal de bus pour 8€ pour un mois. A ce prix là, on est pas vraiment sûr de l’assurance…
Les formalités se font assez rapidement, nous demandons à l’immigration si nous pouvions avoir 6 mois, c’est le maximun et elle est d’accord ce qui nous permet de demander à la douane une importation temporaire du véhicule de 6 mois aussi.
Nous sommes rassurés : plus besoin de mettre le camion sous douane pour rentrer en France, nous allons maintenant essayer de trouver un camping assez près de Lima pour éviter les transferts avec Djinn, ce n’est pas évident. La SENASA nous confisque nos légumes et la viande. On ne s’y attendait pas lorsque nous sommes passés par la Bolivie, aucun service sanitaire mais le Pérou a toujours une dent avec le Chili et comme celui-ci est intransigeant, ils font pareils.
Nous avons pris au passage de la frontière 2H de décalage horaire. Maintenant, il fait jour au petit matin vers 5h30 et nuit à 18h et nous avons 7h avec la France.
On s’arrête à Tacna pour faire du change, la ville est en zone franche et elle déborde d’activité.
A la sortie de la ville grand marché, on n’hésite à s’arrêter mais pas de place pour se garer alors on continue. Heureusement, nouvelle douane à 10km de Tacna et un peu plus loin, nouveau contrôle sanitaire….
On se détourne vers Ilo pour prendre la route côtière qui change du tout au tout avec le Chili. Après les côtes déchiquetées, ici ce sont de grandes falaises qui bordent le littoral.
Les villes sont prospères, les habitations en dure et nous sommes déroutés : tous sont habillés à l’européenne pas de costume traditionnel comme sur l’Altiplano !
Aux alentours de Punta Bombon, les bords de mer sont cultivés, on retrouve bien là le savoir faire des péruviens, c’est verdoyant. Des oliveraies sont arrosées au goutte à goutte, beaucoup de champs de légumes surtout des piments, on y cultive maïs, luzerne….un astucieux réseau de canaux régule l’eau des parcelles.
Sur les plages, des immenses élevages de …..poulets. On se demandait où étaient élevés tous ses poulets. Car du poulet et des. oeufs, les péruviens en mangent énormément et bien maintenant on sait : en bord de mer. C’est bon pour la santé ! C’est vrai que les poulets s’acclimatent certainement mieux en bord de mer que sur l’Altiplano.
Nous dormons sur la plage de Motobomba. Pas de poulets mais pas de monde non plus, pourtant un grand parking est aménagé avec des sanitaires, fermés mais ce n’est pas non plus la saison. On a laissé le « camanchaca » chilien pour le « garua ». C’est l’appellation que donne les péruviens au brouillard côtier.
Du niveau 0, on grimpe à 2300m pour rejoindre AREQUIPA qui est dans les terres. 900 000 habitants, une ville immense mais un centre historique qui lui a valu son classement par l’UNESCO.
Dans les grandes villes, nous jouons la prudence et nous sommes dans une maison d’hôtes qui réserve son jardin à quelques camping-cars de passage. Une très belle maison par ailleurs…
Vendredi matin, nous partons dans le centre historique à quelques rue de notre camping. 10mn à pied et nous voici devant l’église San Augustin.
Visite de l’église puis nous arrivons à la très belle place des armes. Tiens, elle nous rappelle la place de Cuzco !
En fond de décor, nous apercevons les volcans Misti et Chachani. Pas beaucoup de neige alors qu’il culmine à plus à près de 6000 m. Le volcan Chachani fait toujours parler de lui et jamais en bien. Plusieurs éruptions volcaniques et tremblements de terre ont fait beaucoup de dégâts dans la région
La place est entourée de bâtiments avec des arches avec d’un côté la cathédrale qui fait plus de 108m de long. C’est la messe, on ne peut pas entrer pendant les offices mais comme la cathédrale n’est ouverte que pendant les offices ça ne va pas être facile. J’arrive tout de même à entrer mais Gérard ne peut pas il est en bermuda et tous sont endimanchés : costume-cravate pour les messieurs, tailleurs talons aiguilles pour les dames, pas de costumes traditionnels.
De l’autre côté de la place, nous visitons l’église La Campania, une petite merveille mais le plus beau est certainement la coupole de la chapelle entièrement peinte. Deux cloitres restaurés abritent des boutiques d’artisanat.
Arequipa a été construit avec de la pierre volcanique et l’on pense voir de la pierre noire et bien non, ici, elle est blanche…car Arequipa tremble très souvent, le dernier séisme date de 2012.
Nous avons réservé notre place au musée Santuarios Andinos pour avoir un guide en français pour la visite. C’est le musée qui accueille Juliana, la princesse Inca découverte en 1996 lors de la fonte d’un glacier. Nous avons RDV à 11h30.
Dégustation d’un jus de fruit frais sur la place en attendant.
Il est 11h30. Nous voici au musée, on dépose à la consigne sac et appareil photo. Nous avons droit à 20mn d’un film avec explication en français sur la découverte de Juliana.
Juliana avait fait la une des actualités mondiales en 1995 lorsque la fonte du glacier de l’Ampato à 6300m a fondu suite à une éruption volcanique. Les archéologues savaient que des sacrifices d’enfants étaient fréquents à l’époque inca et que Arequipa était l’un des lieux de sacrifice. Ils ont montés une expédition et ont découvert Juliana et 3 autres enfants congelés. Juliana a eu le visage légèrement décongelé mais le reste est très bien conservé et on peut la voir dans un congélateur à paroi de verre à -20° .
Bon après les momies, nous voici dans le congelé.
Juliana était une princesse Inca et, elle et les autres enfants étaient sacrifiés avec jouets et offrandes pour satisfaire les Dieux qui étaient en colère ce qui provoquait tremblements de terre, sécheresse, inondations…..
Nous n’avons pas perdu l’appétit et nous avons été déjeuner chez Gaston Acurio à la Chicha, grand chef cuisinier péruvien. C’était excellent.
En face du restaurant, le monastère Santa Catarina, monastère datant de 1570 juste après l’arrivée des espagnols qui grâce à ses murs épais n’a jamais souffert des tremblements de terre. D’ailleurs les bâtiments des années coloniales sont toujours debout …..
C’est immense, un vrai labyrinthe avec en première parties le noviciat puis les cellules ou plutôt appartements pour les soeurs qui étaient toute issues de la noblesse et qui venaient ici avec servantes et mobilier.
Il nous faut 2 bonnes heures pour faire le tour et le détour de cet immense monastère
et nous terminons par la pinacothèque où sont rassemblés de très belles peintures. Quelques soeurs vivent recluses dans le monastère.
Le charme de ses villes coloniales se situe dans la rue, on voit de très belles maisons particulières devenues souvent le siège de banques ou d’administration mais qui sont restaurées avec goût.
Nous rentrons à la nuit au camping.