Encore cette RN5 pourrie sur 30km jusqu’à Mamou nous ont prévenu les guinéens. 10km avant Mamou, dans le rétro, Gérard voit que le porte roue a un angle bizarre, très bizarre.

On s’arrête et ce sont des soudures qui ont lâchés. 

On fait marche arrière sur une centaine de mètres et nous sommes dans un village, Kendoumi

Des guinéens viennent aider Gérard à retirer les roues il est complètement de travers et on ne peut pas utiliser le treuil. Tout est démonté : plaques, routes, jerricans puis on sangle le porte roues. Je reste au village avec le matériel tandis que Gérard part à Mamou avec Ibrahim Telly pour réparer.

Je passe ainsi ma journée au village. Vers 15h, le chef du village m’apporte des bananes et me demande si je désire manger. Je le remercie mais j’ai prévu. Nous discutons de la vie en Guinée, des enjeux pour l’avenir. Il est médecin à la retraite à 67 ans. 

Gérard reviendra, il fera nuit noire, il est 20h30. Dans la foulée, nouvelle aide pour remettre en place les routes, les jerricans, les plaques…et nous dormons sur place. 

Nous avons fait l’attraction du village pour la journée.

Nous repartons jeudi matin, heureusement après Mamou nous prenons les RN1 et la route est bonne. C’est vallonné, c’est vert mais c’est aussi le coin des charbonniers : on coupe le bois pour vendre le charbon de bois qui est le principal mode de cuisson en Guinée et entre les brûlis et les coupes de bois, les forêts sont de plus en plus clairsemées.

Sur les 150km de la route, on comptera par dizaines le nombre de véhicules en panne ou accidentés. Les épaves ne sont pas retirées, les camions en panne sont réparés sur place et ça peut durer car les pièces détachées sont impossibles à trouver. 

Nous avons perdu hier la journée et comme la route est bonne, on décide de continuer vers Conakry. Nous nous arrêterons au retour à Kindia. Nous aimerions être vendredi à Conakry pour nos visas ivoiriens. Nous avons quitté le Fouta Djalon, nous sommes maintenant en Guinée maritimeKindia est la vallée des agrumes et nous achetons enfin des fruits : bananes, mangues et ananas. Ces sont des kilomètres d’étals de fruits. Dommage, ce serait bien que la production parte un peu sur tout le pays. Le problème en Guinée sont les échanges entre régions : ici à Kindia, on trouve des fruits, à Pitia, j’avais trouvé quelques malheureuses tomates et une salade !

On dort dans une station-service. Bon, ce n’est pas top mais on n’est pas loin de Conakry. De toute façon, il n’y a plus de gasoil donc la station ferme à 21h et peu à peu on voit les semis s’arrêter dormir.Les stations services sont gardés la nuit non pas par un vigile mais par la gendarmerie !

Vendredi matin, on décolle de bonne heure car on nous a prévenu : Conakry, c’est minimun 35km de bouchons ! A sa décharge la ville est construite sur une presqu’île de 8km de large et 35km de long avec 2 millions de personnes qui y vivent et y travaillent.

Ce qui caractérise Conakry et ça tout les guinéens vous le diront : les embouteillages !

La RN1 qui est à 2×2 voies à partir de Coyah est une gageure : rien n’est respecté ni code de la route, ni bon sens. Tout ce qui roulent est un danger mortel en puissance que ce soit motos, taxis, taxis brousses, voitures et nous sommes en camion ! les vendeurs à la sauvette essaient de vendre entre les voitures. On roule même à contre sens autorisé par le gouvernement à certaines heures Un sacré bazar ! 

A 9h05, nous sommes effectivement dans les bouchons. On se fait arrêter par un motard de la police : interdiction pour les poids lourds de rouler avant 10h.

On négocie : pas de panneaux, pas d’informations et on remarque que des camions roulent. Parait-il qu’il y a des dérogations. L’amende de 500000FG passe à 200000FG (20€) pour les bonnes œuvres de la police car sans reçu !!!!!!

un petit film sur Conakry

Le motard nous escorte pendant quelques kilomètres et prévient ses collègues puis nous lâche. On passe 1, 2, 3, 4 marchés un vrai bazar. La banlieue de Conakry ne nous séduit pas vraiment : bidonvilles en tôles, maisons lépreuses, immeubles miteux et insalubrité. 

On arrive enfin à l’aéroport.

On se gare sur le parking payant au moins Oracle sera en sécurité. Nous allons à la douane pour récupérer la vignette de notre visa guinéen. Sans la vignette, on ne peut pas sortir du pays sans amende et on ne peut pas avoir de visa ivoirien.

Ce n’est pas long, pas de vol donc on est seul à la douane. Le plus long pas moins d’1/2h est de mettre l’ordinateur en route puis un 2ème, le 1er n’arrive pas à se connecter au système douanier puis c’est l’imprimante qui fait des siennes et enfin la vignette est imprimée et collée sur le passeport.

On sort et on cherche un taxi mais la douanière nous a prévenu : ne pas prendre le taxi dans l’aéroport, sortir on paie 2 fois moins cher. 

Nous voilà partis vers l’ambassade de Côte d’Ivoire. Bon, la banlieue nous avait laissé septique mais la ville n’est guère plus attrayante : sale, minable seule la mosquée Fayçal sot du lot. C’est la plus grande d’Afrique de l’Ouest et peu accueillir 12000 personnes.

A l’ambassade, on patiente, le préposé aux visas est absent puis c’est l’heure de la prière et le vendredi, c’est la grande prière puis il y a des coupures de courant. Tout ça pour nous dire que tout est OK et de revenir lundi fin de matinée aujourd’hui ce n’est pas possible.

Seul le quartier Kaloum sort du lot, quelques beaux immeubles, hôtels et bof le palais du gouverneur. L’hôtel Kaloum est d’ailleurs le must de Conakry 5*

Pas de plage sur la Guinée maritime sauf partir sur les îles ou Bel Air qui est trop loin. Nous prenons la RN3 pour chercher un bivouac près d’une piscine naturelle. Ce n’est pas engageant donc on repart sur la RN1 (la RN3 est pourrie et embouteillée).

Nous sommes chez Mamadou, une famille guinéenne qui reçoit des voyageurs dans une forêt d’eucalyptus. Nous y passerons le week-end et lundi, Gérard part avec Mamadou en voiture à l’ambassade. Il aura la peur de sa vie en voiture.

Il fait, en revanche très chaud et humide. Ce n’est pas très agréable, on est toujours moite et on n’est bien que sous la douche. En revanche, on a bien récupéré. 

C’est aussi mon anniversaire, on fêtera avec du foie gras et un confit de canard ! ah la bonne bouffe française en attendant de se trouver un bon resto. Heureusement que je suis prévoyante !

One thought on “CONAKRY ET LA GUINÉE MARITIME”

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