Bon, je vous avais laissé aux gorges de Todra et à Soukra mais nous avons repris la route et retournons sur Aït Melloul pour faire les lames.
Gérard a appelé Hakim et Mohamed qui lui ont confirmé avoir les lames.
La petite semaine que nous avons passé à Aït Melloul a été pénible : pas moins de 40° heureusement qu’il y avait la clim’. Il a fallu 4 jours pour rajouter des lames et recintrer les autres.
Bon, c’est vrai, qu’à l’origine, on venait pour fiabiliser le camion au Maroc. Le camion a pris 7 cm de plus donc plus de confort, bientôt il me faudra des échasses pour y monter.
Je mets l’adresse et le plan car on rencontre souvent des voyageurs qui cherchent de bons garages.
Aït Mellou, c’est la banlieue travailleuse d’Agadir. C’est là qu’on trouve les zones industrielles avec garages, usines, confection, boutiques de pièces détachées…Ici, on répare tout de la voiture, au camion en passant par les manitous, les engins agricoles, l’électroménager enfin tout ce qui peut et doit être réparé. Ici on ne jette rien, on répare. On pourrait prendre des leçons, nous qui n’avons plus de mécanos qui ne savent pas réparer sans la valise, de vendeurs d’électro-ménagers qui ne savent vendre que du neuf.
La vie des Marocains à bien évoluer ces dernières années même si le Covid a mis un coup de frein à l’économie et que la vie est devenue plus difficile en raison de l’augmentation des prix. Les touristes reviennent timidement.
Le smic marocain est de 3000Dh soit environ 300€, valable dans les grandes villes mais en province ce n’est pas toujours le cas, les travailleurs sont souvent non déclarés et payés en dessous de ce smic. Pourtant, l’habitat s’est nettement amélioré, les voitures sont plus neuves et l’importation des voitures de plus de 5 ans sont interdites. Alors que la mendicité avait pratiquement disparue, nous la retrouvons bien présente dans les rues.
Le soir, on a pris l’habitude d’aller au souk près du garage. Nous étions les seuls touristes et Djinn a fait sensation : caresses, câlins, eau, elle était la bienvenue. On a acheté de délicieuses merguez et toujours des fraises et encore des fraises mais à 1,5 euro du Kg, on ne va pas s’en priver.
On terminait dans un café près du souk qui nous servait 2 grands jus d’orange. Rien que pour nous et à 19h, heure de la rupture du jeun, on nous a même offert des pâtisseries.
En partant du garage, on va au magasin Carrefour d’Agadir. On voudrait acheter du rosé, on est en rupture mais pas de bol avec le Ramadan, vente d’alcool interdite même aux étrangers alors, nous, on fera Carême !
Pour les derniers 15 jours prévus au Maroc, nous décidons de rester en bord de mer, Gérard voudrait pêcher.
Nous partons pour les environs de Mirleft qui est vraiment un spot de pêche réputé et, sur les conseils des Marocains du coin, nous allons sur la plage Ftayssa.
Le parking surplombe la mer. Quelques marches et nous sommes dans une superbe crique. Gérard n’attrapera pas de poissons mais nous irons à la pêche aux moules. Il est vrai que nous avons l’impression d’être dans un coin de Bretagne.
Nous y passerons 2 jours avant d’aller à Sidi Ifni pour le ravitaillement : c’est le Ramadan et c’est un peu compliqué. Tous les restos, boutiques sont fermés jusqu’à 17h. Là, les Marocains se « réveillent » enfin façon de parler car ils travaillent toujours un peu. Pour nous, fini les petits restos du midi à 5 DH la Tagine !
Dans la région de Sidi Ifni, on nous a expliqué que pour la rupture du jeun le repas du matin se composait d’abord de sardines, du thé, de pain, de gâteaux, le soir, ce sont souvent des réunions de famille. C’est vrai que samedi soir, on est venu nous voir dans le camion pour nous donner des sardines, du pain et des gâteaux.
Les pâtisseries marocaines sont bonnes et très sucrées mais la tendance est aux viennoiseries : pain aux raisins, croissants, pains au chocolat. Vous achetez 2 de chaque viennoiserie pour 1,5€., le pain c’est 20cts. Aïe, ça va faire mal lorsque nous allons rentrer en France surtout qu’on nous dit qu’en ce moment c’est un peu, beaucoup la pagaille alors vous comprendrez que nous préférons rester encore un peu.
Nous retournons sur la plage de Ftayssa. La mer est houleuse, c’est l’excuse de notre pêcheur en herbe qui n’a rien pêcher. Heureusement, nous avons été aux moules. Nous faisons aussi connaissance avec Harmonie et Alex de Montpellier qui ont aussi un camion pompier. Nous faisons une cure de moules : au curry, en tajine, farcies….On en donnera même à notre gardien avec une part de gâteau aux pommes pour la rupture du jeun. Nous avons eu droit à la soupe marocaine en échange !
Nous partons pour Tiznit et mangeons dans la médina dans un très beau Riad tenu par Aïcha « le Lieu » un très bon couscous. Et oui, on parle souvent de la cuisine marocaine mais qu’est ce qu’elle est bonne. N’est elle pas la 3ème cuisine mondiale !
Après avoir fait quelques achats dans le souk, nous partons dans « le petit Sahara ». C’est un marocain qui nous a donné l’adresse et nous avons un super bivouac pour la nuit.
On passe devant le très grand barrage Youssef Techfine mais il n’est qu’à 15% de sa capacité en raison des sécheresses consécutives ses dernières années et du peu d’eau de cette année.
Gérard a pris sa 1ère contravention de vitesse : 71km pour 60 sur une 4 voies. Pourtant, on fait très attention car on se plaint des radars en France et bien ici ce sont les jumelles et il y en a partout. Bon, contravention de 3ème catégorie : 150 Dr soit 14€. On s’en tire bien. Bon c’est vrai que sur une 4 voies comme sur une 2 voies ou un chemin de montagne, les moutons peuvent traverser tout comme les ânes, les personnes, les triporteurs et j’en passe.